samedi 11 mai 2013

Roland Gillet, Entre'Première, 11/05/2013


Quand un économiste de la Sorbonne/Solvay fait les mêmes constats que le CADTM... (http://www.rtbf.be/radio/podcast/player?id=1822412&channel=lapremiere, environ à la moitié du podcast).
Roland Gillet rappelle notamment que "l'aide" européenne aux pays en difficulté n'en est pas une puisque, d'une part, il s'agit de prêts avec intérêts (que les différents Etats qui y contribuent sont ravis de pouvoir inscrire à leur budget comme recettes) et que, d'autre part, ce prêt est conditionné à des mesures d'austérité... qui ne font qu'accroître la dette (contrairement à une véritable aide qui viserait à la réduire...), puisqu'elles empêchent la croissance nécessaire pour éviter que le montant de lcette dette n'augmente plus vite (en raison des intérêts à payer) que la richesse produite par le pays chaque année...
Bref, il s'agit encore d'un manque de courage politique qui va se retourner contre les prêteurs, puisqu'au lieu d'inscrire une bonne fois pour toutes une dépense en faveur du pays étranglé (l'Espagne, dans le cas présent), ils préfèrent inscrire à leur budget un prêt assorti d'une hypothétique recette au bout du remboursement qui, très probablement, n'interviendra jamais... alors qu'un transfert immédiat suffisant pourrait stopper l'hémorragie (en permettant, par exemple, la nationalisation des banques?) et donc bénéficier à terme à toute la zone euro au lieu de lui être dommageable.
Il souligne également qu'en 2006, le rapport dette/PIB de l'Espagne était inférieur à celui de l'Allemagne... son explosion récente étant due au refinancement des banques qui se sont effondrées lors de la crise immobilière, et non à une mauvaise gestion pré-existante des finances publiques.
Enfin, il souligne l'urgence de prendre ces véritables mesures de transfert, avant une insurrection sociale généralisée qui serait encore plus dommageable à toute l'Europe.